Jour 8 : Anguillara - Rimini

Aujourd'hui j'emprunte pas mal de grands axes, l'objectif est de passer sur l'autre côte pour aller rendre visite au deuxième plus grand champion moto de tous les temps.




On est sur le terrain de jeu des plus grands ... et des deux "frères" :


Aller, je paie mes 5€ d'entrée. Ca roule aujourd'hui, et pas qu'un peu !








Hey Benoit ? T'as vu ce qu'on peut faire avec un Tuono ? GAZZZzzzzz !!!


Merci à ce Team qui m'a autorisé à traverser leur box, et donc les paddocks.
En repartant je les remercie en leur disant que c'est un rêve pour moi. Un type me répond :
"You must try that ! Go on the track with your bike."
"I'am coming from Normandy in the north of France, you know ?! So it will be a big mess if I fall." (C'est cool de parler anglais avec des gens dont ce n'est pas la langue natale, vous pouvez faire plein de fautes !)
"I'am coming from Poland !"
"You're crazy !"



Départ d'une course !


 



Aller, je repars du circuit.
Je sais que je ne suis pas bien loin du village de Valentino Rossi, le nonuple champion du monde, mais ne sais pas encore bien lequel il est.
18h30, je passe devant une toute petite épicerie puis 50m plus loin je décide de faire demi-tour pour aller y faire deux ou trois courses car il se fait tard et que je n'ai encore pas idée où je vais dormir ce soir. Je décide d'acheter une tranche de leur merveilleux jambon : "Buongiorno ! Scusa, parla Francese ?" ; "Bien surrr ! Jé souis Frrrançaise !" ... quelle surprise. On discute un peu, elle a quitté la France alors qu'elle était en 5ie, et est venue vivre ici. Au moment de payer je me présente devant le gérant et sa TRÈS charmante fille, le monsieur est un grand gaillard un peu intimidé par le fait que sois étranger et tout habillé de cuir. (Laissez vous pensées cochonnes de côté bande de buses !) ... et avant de partir je demande si ils accepteraient de me dire d'où vient Valentino Rossi. Là, les yeux du gérant et de sa merveilleuse fille s'écarquillent. Le monsieur perd toute sa timidité et commence à parler fort et vite en Italien pour m'expliquer la route ... il n'arrête pas, sa fille s'y met, ils y mettent vraiment tout leur cœur en utilisant des mots assez simples pour m'aider. Ca me touche vraiment, et beaucoup d'Italiens ont été très content de pouvoir m'aider. La discussion se fait en Italien pour eux, je comprends l'essentiel de ce qu'ils me racontent tout en essayant de ne pas me faire pipi dessus en apercevant la charmante demoiselle me regarder avec ses yeux bleus ; quand j'arrive à en placer une c'est en Francais parfois traduit par la bouchère ou quelques mots d'Italien sortis de mon imagination, mais ça passe : on se comprend. Je leur fait penser à un motard du village qui traverse l'europe "lui aussi" avec sa moto. Ca me fait vraiment plaisir d'entendre ça, même si je ne sais pas comment leur expliquer que je n'ai pas pour habitude de faire ce genre de voyage très souvent.

Bref ... je leur annonce alors que je vais également passer rendre hommage au très regretté Marco Simoncelli que j'ai vu mourir en direct à la télé l'année dernière. Et là leurs têtes ont changé, ils m'ont encore plus apprécié. J'ai vu des sourires en coin se former. Des sourires gorgés de respect, d'émotion, et de fierté pour SIC ! C'était son nom sur la piste. Leur réponse : "Ah Marco !" ... je les ai regardé en répondant : "Si ! Marco !" en soupirant, en m'embrassant l'index et en regardant vers le ciel. Je ne me suis pas reconnu, étant complètement athée, ce n'est pas un geste que j'ai pour habitude de faire puisqu'habituellement il ne représente rien pour moi. Ici c'était différent, en ce lieu, devant ces gens qui connaissaient Marco, l'enfant prodige du village voisin. Je me souviens avoir retenu mes larmes tellement l'émotion était forte. Et le fait de l'écrire aujourd'hui n'est pas tellement plus évident. Je n'oublierai jamais ce moment.
Juste après ça ils m'expliquent que la maman de Marco vient encore faire ses courses ici. Je n'avais qu'une envie : rester avec eux pour parler toute la nuit. Je ne veux pas les retenir pour la fermeture de la boutique et puis l'heure tourne, je dois partir en essayant de me rappeler le chemin à emprunter pour arriver chez Rossi.

Le coin est très marqué par le départ du prodigieux n°58.


Je suis maintenant dans la dernière ville avant d'arriver dans le village de Valentino, mais je lutte pour trouver la bonne route qui mène à Tavulia ! Je suis un jeune en scooter, me mets à sa hauteur et crie : "TAVULIA ?!" à lui de me répondre : "TAVULIA ?" .... "SI !" et là il me fait signe que c'est derrière nous. "GRAZIE !!!"
Quelle fierté pour lui d'avoir aidé un motard en pèlerinage.

Puis je demande à nouveau la direction à un autre scooter, bin oui puisqu'on ne trouve que ça ... et là, l'homme plus âgé décide de rallonger son chemin pour rentrer chez lui et pour ainsi m'amener à 3 kms de Tavulia. Je ne manque pas de le remercier lui aussi.

Le village de Rossi :













Tout le monde joue le jeu, même les voisins.


Je décide de rentrer dans le bar officiel qui est collé à la boutique.














Je suis vraiment content d'avoir pu voir tout ça, même si l'aspect commercial est un peu là, ça reste un emblème pour l'histoire de la moto, et puis ça permet certainement de faire vivre correctement le village natal du Doctor46 !

Une trentaine de kilomètres séparent le village de Valé à celui de Marco. En les parcourant, je ne peux m'empêcher de penser que ces deux héros de la motoGP ont forcément posé leurs pneus là où je pose en ce moment même les miens. Je les imaginaient très bien sur des scooters, en passant dans les épingles comme des furieux ... j'aperçois au loin une église, magnifique. Je pense qu'on approche de Coriano, le village de Simoncelli. Exact.




Ambiance particulière. On sent que l'intégralité du village est marquée pour longtemps. Même le plaquiste du coin est aux couleurs du pilote.



Une bande de jeunes ... Italiens, arrivent en scooters ... Italiens, avec des équipents .... Italiens, Piaggio, Aprilia, Conti, Gianelli, Malossi, Polini ....
Bref, ces jeunes du coin viennent régulièrement lire les nouveaux mots laissés par les supporters de SuperSIC, mais aussi les fleurs, les cadeaux. J'ai trouvé ça super que la jeune génération ai autant de respect pour leur champion de frère !





La visite de ce village était le plus grand objectif de ce voyage avec la visite de Rome. Je poursuis ma route jusqu'à trouver un camping bondé en bord de côte Adriatique après Rimini.

 

Le soir venu, je fais à nouveau connaissance avec une Francaise qui travaille au camping. Elle parle un Français parfait puisqu'elle le pratique chez elle avec ses enfants. Je sirote un Mojito en bord de piscine face à un karaoké Italien : Un très fort accent Italien sur du Bob Marley le tout chanté très faux, y'a pas à dire : ça a du charme l'Italie !
 


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